jeudi 11 décembre 2014

Santiago-Valparaiso

Après tout ce temps j'ai polein de choses à raconter !

Le 6 novembre, je suis arrivé à Santiago du chili. La ville en soi n'a pas un charme à couper le souffle (on se croirait dans une grosse ville européenne, pleine de gros buildings et bien proprette par rapport à ce que j'avais vu avant pendant mon voyage ! Par contre l'ambiance y est des plus réjouissantes. Le premier jour quand je suis arrivé, je suis allé avec ma trompette direcement sur une petite place (plaza Brazil) où j'ai rencontré des musiciens (un violoniste, des guitaristes, des trompettistes....) en fait sur cette place il y a une petite université de musique dont les élèves se retrouvent tous sur la place pour prendre leur pauses, et le plus souvent avec leurs instruments. Ça m'a valu de me faire des bons copains musiciens avec qui j'ai continué à jouer de temps en temps pendant un mois entier. J'attend toujours les enregistrements qu'on a fait ensemble, mais en tout cas ça m'a permis de pratiquer le jazz et d'autres styles locaux.

Dans un autre style, tous les mardis soirs à Santiago, plein de gens se réunisent dans un parc pour une "cueca" : ils chantent jouent différents instruments et dansent jusqu'à 1h du mat un style bien particuliler de musique très populaire au Chili. Toutes les générations et milieux sociaux s'y retrouvent et ça donne un ensemble bien agréable et festif !
Les Chiliens, contrairement à leur réputation dans le reste de l'amérique du sud, sont très acceuillants, joviaux, polis, ils se fendent en 4 pour aider un inconnu... bref une très bonne surprise à ce niveau. Après, il y en a aussi qui sont "un peu" fachos sur les bords, genre qui vénèrent encore Pinochet et tout ce qu'il a fait pour ouvrir son pays au monde. Je me suis fait un musée de la mémoire qui décrit en rentrant bien dans les détails le coup d'état de 1973, la répression, les disparitions, les tortures, l'exil, les dizaines de milliers de morts, les lois en vigueur à cette époque (genre "toute personne surprise en train de nuire à un bien public sera punie de la façon la plus forte dans la foulée")... et le lendemain je discutais avec un vendeur de voitures qui m'expliquait pourquoi il était nostalgique de pinochet (seulement quelques miliers de morts pour avoir ouvert le pays au monde et avoir développé économiquement le pays, offert un bon travail à tout le monde... il m'a aussi parlé des juifs, des noirs...) ça fait un peu bizarre et confirme qu'il y a encore un bon paquet de gros fachos dans ce pays.

Après une bonne semaine à défricher le terrain à Santiago, Camille et Baptiste (Paik et Creutz pour les intimes) sont arrivés à Santiago et on a commencé à "bosser" à plein temps pour Ah Si Si Si ma nouvelle fanfare : chercher un fourgon, des vélos, des logements et des plans musique pour quand les autres arrivent. On a pas arrêté, entre les grandes virées dans toutes les banlieues pourries de santiago pour se faire tous les revendeurs (ça change du centre-ville, là on retrouve l'ambiance "amérique du sud" avec les chiens partout, les petites maisons de bric et de broc, les routers en terre, les petits magasins improbables etc.). On a rencontré un fanfare (la Rim Bam Bum) très sympatique avec qui on a bien sympathisé, on était logé chez Sebastián, un chilien qui connaissait aussi pas mal de monde en ville dont un certain Hector dont je vous parlerai plus tard, et on a fini par s'acheter un Mercedes Sprinter de 2004 qui collait bien à ce qu'on voulait. On l'a ammené dans un atelier de "tapisseria" qui nous a installé le siège et la banquette qui nous manquait, une grille pour arrimer les vélos, et une autre grille de rangement, et une bonne révision chez le garagiste.
Entre temps les autres du groupe ont arrivés (le 30 novembre). Après deux jours à se demander pourquoi les deux principaux bagages (le soubassophone et la batterie) n'étaient pas arrivés, on a pu aller les chercher à l'aéroport et commencer à jouer. Et voilà la tournée fanfare Ah Si Si Si a commencé !
On a passé la première semaine à Santiago, logés dans une grande casona (maison coloniale aux boiseries et aux patios bien agréables) en plein centre de Santiago qui fait café-gallerie d'art-atelier d'artisans et d'artistes-magasin d'antiquités-resto. C'est Hector qui gère ce lieu et il nous a super bien reçu (ainsi que tous les autres qui tyravaillent là-bas) pour gratos, contre un peu de musique pendant une soirée organisée par l'endroit.

Le samedi avant de partir, on a joué au bar Raises avec deux autres grtoupes dont la banda Rim Bam Bum, pour passer une soirée géniale ambiance bien latino, bref une super soirée pour clôturer notre expérience santiagotienne.

Lundi matin (le 8) à 2h30, réveil difficile pour partir à Valparaiso en vélo : 130km, avec certes peu de montée, mais un bon début pour ce qui nous attend après. En effet ce jour-là c'est le jour de la vierge : l'autoroute qui joint les deux villes est fermée (bien que plus ou moins) aux voitures et est réservée aux cyclistes, piétons et cavaliers qui se font un pélerinage pour aller voir une vierge à mi-chemin entre les deux villes. Une fois arrivé je me suis apperçu que ma condition physique n'était pas mauvaise (peu de courbatures, pas de douleurs...) bref je suis prêt à affronter la cordillère (enfin ça on en reparlera).

Depuis on fait des répètes, on joue dans la rue l'aprèm, on cherche des endroits pour jouer le soir, et on prépare le reste du voyage. Pas beaucoup de temps pour la visite, la glande, la lecture, les rencontres, mais je sens qu'on va vraiment faire un voyage des plus fous !

Pour les photos, j'en met pas mais maintenant vous pourrez en trouver sur http://ahsisisi.org/fr/blog/
et aussi sur le facebook de la fanfare : https://www.facebook.com/fanfareahsisisi

Allez gros bisous tout le monde.


mercredi 5 novembre 2014

Équateur

Bon ça fait un bail que je me suis pas remis à l'écriture de ce blog, du coup cet article sera peut-être un peu long.
La dernière fois je m'étais arrêté à Guayaquil (une grand ville construite toute en hauteur, assez moche et moderne après les jolies bâtisses coloniales et les restes d'architecture inca du Pérou). Du coup à peine arrivé je suis reparti vers Quito. J'y ai visité quelques belles choses dont le superbe jardin botanique, oú ils sont arrivés à reproduire différents types d'écosystèmes représentatifs du pays
  • l'ouest humide et chaud, ou sec et chaud suivant les endroits j'ai pas retenu grand chose de ça parce que j'y suis pas allé après
  • le paramo, zone de montagne plus ou moins humide mais parfois très humide, avec des plantes adaptées aux conditions extrèmes de variations de températures qui caractérisent l'altitude
  • les forêts montagneuses, hyper denses
  • la jungle amazonienne
Une belle orchidée
 et un cactus bizarre


Bref super jardin, avec une grande serre à orchidée, des beaux cactus, des beaux arbres, toute une partie sur les plantes et pratiques agricoles traditionnelles, une serre à plantes carnivores...
Je me suis fait quelques autres musées, j'ai passé pas mal de temps avec d'autres touristes rencontrés dans un hotel bien sympa avec vue sur la ville depuis la terasse du haut. On a aussi fait un tour sur le volcan pinchincha, dans les nuages (à 4700m y'en a souvent dans un pays humide), mais avec quelques brèves éclaircies qui montraient un superbe panorama sur quito.


On a commencé par les bains thermaux de papallacta, une très jolie petite bourgade dans des montagnes bient recouvertes de forêt, avec une eau chaude naturelle bien agréable. On y a rencontré Gallo, un écrivain poête de là-bas qui nous a invité à venir le lendemain visiter son "petit macchu-pichu" à lui. Ce qu'on a fait le lendemain. C'est un mec qui vit simplement des fruits de sa propriété et de son art, et qui voyage beaucoup. Il nous a fait remonter un petit ruisseau dans son petit vallon, pour nous montrer toutes les contructions en pierres énormes qu'il y a fait (sotre d'amphithéatre, cascades...).

Galo et moi devant son oeuvre. Il y va pas de main morte lui

les naranjilla, petits fruits assez acides qu'on peut manger direct sur l'arbre

des nids d'oiseaux marrant. En plus, on l'a appris après, ce oiseaux sont capable de reproduire tout un tas de chants d'autres oiseaux. Du coup ils sont un peu difficiles à reconnaitre au bruit. par contre leur queue jaune vif est bien caractéristique

On a passé une bonne partie de la journée avec lui avant de partir voir la cascade de sans rafaelo. Énorme cascade de plus de 100m de haut avec un bon débit, au millieu d'une forêt bien dense où on a vu des singes qui sautaient de branches en branches au dessus de nos têtes.
la cascade de san rafaello. elle remue pas mal celle-là !
Sur la route de la cascade on a vu aussi le chantier d'une énorme centreale hydroélectrique (car l'équateur a comme projet de passer d'ici quelques années à l'indépendance niveau énergie électrique quasi uniquement grâce à l'hydroélectricité). Du coup leurs copains chinois leur construisent des énormes centrales partout.

Puis le lendemain on est descendu vers le sud à Teña, ville au pied des contreforts des andes et là oú commence la grande plaine amazonienne. On y est resté deux jours le temps d'aller se faire deux belles promenades dans la forêt. La première promenade j'ai pu grimper sur une tourelle qui montait au dessus des arbres pour voir la forêt et le coucher du soleil d'en haut.
petit panoramique vue des cimes des arbres de la forêt amazonienne

La deuxième on est parti voir les cascades de Pimpilala et on a rencontré sur le chemin Christian, un ado du coin sur le chemin du retour de l'école. Il a commencé par nous mener à un beau mirador au dessus des serpentins d'une grosse rivière (le rio napo je crois) puis il nous a proposé de nous guider pour remonter un ruisseau qui passe à côté de sa maison. On y a vu de belles cascades, des beaux arbres, et c'était bien intéressant car le christian en question, ça se voyait qu'il avait grandi là dedans  et il caonnaissait bien les plantes et les petits chemins.
Parmis les trucs surprenants qu'on a vu, un petit oiseau qui n'hésite pas à foncer sur un gros rapace pour défendre son territoire, une chenille recouverte d'une carapace de pointes gélatineuses, le fameux chontakuro, un palmier recouvert d'épines et dont les innombrables propriétés en font un des meilleurs amis des hommes des forêts (mais aussi une espèce menacée).

une petite cascade au milieu de la forêt

une petite chenille bizarre


Le lendemain, on est reparti voir puyo, une autre bourgade de la forêt. La ville en elle-même n'a rien de très sympa, mais on y a vu un jardin botanique très intéressant : il y a quarante ans environ les deux propriétaires on racheté une parcelle de pâtures (7ha je crois, sans arbres) et se sont dit qu'ils allaient refaire pousser une belle forêt dessus. Du coup ils partent à la recherche de graines d'éspèces menacées dans les parcelles qui se font déboiser (ça manque pas dans la région), et ils les plantent, puis ils laissent faire la nature. Ça se repeuple petit à petit d'animaux, insectes (ils ont d'ailleurs une superbe collection d'insectes morts), orchidées, broméliacées. Et ils ont des volontaires locaux et internacionaux qui s'y connaissent vachement bien et qui font de la visite un truc bien intéressant.

De là on est parti vers Baños, une petite cité thermale hyper touristique au pied du volcan Tungurahua (en forte activité en ce moment) on s'est refait quelques petits bains thermaux, quelques petits tours à pied puis on est reparti pour Cuenca avec une petite escale à Riobamba.

vue d'une église de Riobamba avec à gauche le volcan Tungurahua et à droite je sais plus (mais c'est vachement haut aussi)
Cuenca c'est une magnifique cité style colonial qui vaut bien le détour pour ça. De l'a on est allé se faire une visite express du site inca et pré-inca (cañari) de Ingapirca. pas aussi impressionnant que les trucs incas du pérou, mais vachement intéressant aussi : un mélange de civilisations pré-inca et d'architecture typique inca (ouvertures trapézoidales, pierres bien ajustées...), avec un calendrier lunaire énigmatique et surprenant à base de trous dans une pierre.
Le site d'ingarpirca

une porte dans cuenca. On note un style colonial très prononcé

 Puis on est reparti le lendemain pour Guayaquil car là-bas nous attendait notre avion pour les Galapagos !
Hé oui j'ai un peu craqué. Tout le monde m'a dit : c'est hyper cher mais c'est hyper beau ! Du coup je me suis dit tant qu'à faire pendant que je suis à côté et vu qu'il me reste des sous, autant les dépenser dans un truc bien inoubliable. Voilà on s'est fait une semaine tranquillou sur ces îles paradisiaques.

un iguane marin qui prend le soleil sur une plage de sable fin
Entre plages, randos au milieu des cactus, baignade palme-masque-tuba à jouer avec les otaries (ça c'est un sacré souvenir, elles sont pas farouche du tout et viennent en groupe pour faire des acrobaties autour de nous) et à regarder les fond marins multicolores, randos sur le volcan sierra negra... Tout ça dans la petite ambiance insulaire tranquille bien que très touristique. Et toutes ces tortues géantes, que ce soit en liberté ou dans les centres de reproduction, et ces iguanes marins en pagaille, les oiseaux aussi... C'est super beau une dizaine de Fous à pieds bleus qui plongent en même temps pour pêcher, ou les frégates qui planent en hauteur à longueur de journée, les crabes...

un petit paysage de l'île d'Isabella avec le cactus typique de là-bas

les tortues qui viennenent se rafraichir aux heures les plus chaudes de la journée

Sur les flancs du volcan sierra negra
C'était super pour finir ces petites vacances en équateur.

Maintenant, Je pars vers Santiago du Chili où je vais commencer des vacances d'un autre style avec la fanfare Ah Si Si Si !

mercredi 8 octobre 2014

ChanChan - Chachapoyas - Chiclayo

Après cette belle promenade au pied de l'Alpamayo, un bon repos bien mérité s'imposait : une journée bouffe-lessive-glande, rencontre de Lionel un autre français (décidément les montagnes de Huaraz attirent les français !). Le lendemain pour continuer sur ma lancée de glandouille, on est allé se baigner tous les quatre dans les eaux thermales de Monterrey : piscine chaude et bon coup de soleil (c'est la première fois, et probablement la dernière que j'oublie ma crème solaire), une autre bonne journée glande avec mes copains. Puis le surlendemain, petite excursion en bus pour aller voir le glacier de Pastoruri. C'est un spectacle impressionnant et triste à la fois : ce glacier, encore énorme, est en net déclin. Quand le guide te montre jusqu'où allait le glacier l'année dernière, t'as l'impression qu'il a perdu la moitié de sa surface en un an...

Le glacier dans sa lagune à moitié gelée
La visite était sympa et vallait bien le coup d'oeil, mais pas très sportive : 1h de marche pour une journéee de promenade en bus. Le soir c'était l'heure du départ : on est parti pour Trujillo avec Benjamin, (re)rencontré pendant mon trek de l'alpamayo.
À deux on voyage plus vite ! Notre passage à Trujillo fut express : visite du site de ChanChan, impressionnante ville de 20km carré datant d'avant les incas (début du 2eme millénaire aprés JC). Cette cité, construite à l'époque en briques ressemble maintenant à un immense champ de châteaux de sables effondrés sous l'effet de la pluie. Seul le plus important des châteaux construits à l'époque, en cours de restauration aujourd'hui se visite, mais c'est déjà assez impressionnant : entouré par d'épais et hauts remparts, un complexe de bâtiments de cérémonies, de tombes, de lieux de cultes, le tout orné par des frises en bas-relief représentant des trucs de la mer (poissons et oiseaux principallement) s'étend sur plusieurs hectares. ça vaut le détour.
J'ai pas pris de photos de ce site mais j'ai une photo de Ben avec son nouveau pote : un chien péruvien sans poil dont la température corporelle est de 40 degrés. c'est le meilleur amis des vieux qui s'en servent de bouillote (mais c'est moche, surtout quand ils sont croisé avec des chiens à poil, ça fait des chiens juste à moitié poilus)

On a continué sur notre lancée en visitant un petit musée à côté, puis on est allé flaner en ville avant de reprendre un bus pour Pedro Ruiz.
Pedro Ruiz est un village pas touristique pour deux sous, mais situé à l'entrée d'une vallée qui mène à Chachapoyas.
Arrivés à Pedro au petit matin, on entreprend une randonnée pour aller voir une cascade immense (la troisième plus haute du monde selon les locaux) : 771m de chute libre avec une coupure au milieux. Magnifique, d'autant plus que la forêt qu'on doit traverser avant d'y arriver en bas de la cascade nous réserve de bien belles surprises : entremelats de lianes (on a joué à Tarzan), arbres recouverts d'épiphytes, papillons énormes, fougères arborescentes, fleurs énormes petites parcelles de café et de canne à sucre au milieux, paysans bavards... C'était une belle journée mais on a vu de près que la partie inférieure de la cascade. Je reviendrai là dessus après.
 Une grosse fleur
et une grande cascade

Le soir : repos bien mérité à Chachapoyas, petite capitale de province bien tranquille. Ça faisait 2 nuits qu'on dormait dans des bus, et on se disait qu'on profiterai du lendemain soir pour sortir et gouter les liqueurs réputées de ce coin encore un peu préservé du tourisme de masse.

Le lendemain, visite guidée des ruines de Kuellap, "la forteresse des nuages". C'est encore un grand site pré-inca, perché en haut d'une montagne. Il est pas aussi connu (et j'imagine pas aussi impressionnant) que le macchu-Picchu, mais c'est un site impressionnant sur plusieurs points : son côté forteresse des nuages ; le fait qu'il soit encore peu restauré, qu'il reste plein de beaux arbres qui ont poussé à l'intérieur ; son ancienneté ; sa taille ; son architecture (plein de maisons rondes perchées sur un énorme terassement fabriqué entièrement en pierres, et donc entouré par une grande muraille) ; le mystère qui tourne autour de son rôle : initiallement considéré comme une forteresse, l'hypothèse qu'il n'avait pas d'utilité militaire est de plus en plus en vogue (pas beaucoup de vestiges d'armes et découvertes de plein d'objets qui viennent de différents coins d'amérique du sud). C'aurait été plutôt une plate-forme d'échanges culturels et commerciaux, et un lieux de céremonie, alimenté par des peuples très éloignés géographiquement. ça ajoute beaucoup au charme du lieu !
Vue de Kuellap sous le seul rayon de soleil de la journée
et petite vue sur un détail marrant sur le mur d'un énorme ossuaire


Malheureusement ce soir là, pas de liqueurs : la ley seca (loi sèche) a été décrétée dans tout le pays : les week-end d'élection qui durent trois jours ici, interdit de vendre de la picole !

Du coup le lendemain réveil en pleine forme, avec une bonne envie de revoir cette cascade et sa forêt, mais par un autre chemin qui me mènerait au pied de la première partie de la cascade. J'ai fait le trajet tout seul cette fois (Ben préferait aller voir d'autres vestiges), et j'ai passé une journée paradisiaque : dans une belle forête remplie de fougères arborescentes, de papillons transparents, de l'eau partout, des paysages magnifiques vue d'en haut cette fois, une petite sieste couchée sur une grosse dalle de pierre au soleil et le visage vaporisé par la brume qui séchappe de la cascade...
Une grosse fougère
Une vue du haut de la cascade du bas
Et une vue du bas de la cascade du haut

Sur le chemin du retour, je me suis fait inviter à partager un petite binouze par des locaux au village de San Pablo (la ley seca se contourne facillement quand on est perché dans un petit bled paumé) puis je me suis fait inviter à manger sur place dans une cuisine champêtre noircie par des générations de cuisine au feu de bois. La mamacita nous a servi des petites bananes plantin, patates, un succulent riz et du bon poisson grillé. Le retour a duré trois heures au lieu d'une parce qu'il fallait tracter la voiture du frangin du conducteur et qu'on avait que du câble de téléphone pourri qui lâchait quand on prenait une bosse (sur les routes du pérou ça manque pas)... Puis de la bière de la fin dáprèm, on était passé à l'aguardiente (eau de vie locale au moins aussi inflamable que du kérosène, c'était loin de mes attentes au niveau liqueurs locales réputées mais ça réchauffe par là oú ça passe) bref bien marrant tout ça. quand j'ai remis les pieds à l'hotel à minuit je me suis endormi direct !

Lendemain glande avant de prendre un bus de nuit pour Chiclayo avec Benjamin. On y a visité le magnifique musée des tombes des seigneurs Chavin. Comme son nom l'indique, c'est un musée consacré aux tombes des seigneurs chavin. on peut y voir des quantités impressionnantes (et de qualité impressionnante) d'objets en or,  en argent, en cuivre, ornés de pierres précieuses, des poteries, dont le tout constitue les ornements des seigneurs de Chavin et de leurs ouailles les plus distinguées, enterrés avec leurs dépouilles (encore une civilisation pré-inca très ancienne). Pour ajouter à la magnifiscence et l'abondance de la collection, le musée est super bien fait. On suit petit à petit (couche par couche) les surprises qui attendaient les archéologues au fur et à mesure des fouilles de ces tombes.

Hier je suis reparti seul direction l'équateur pour une nuit de bus plus deux heures de file d'attente à la frontière avec l'équateur et je suis à Guayaquil en train d'attendre un bus pour Quito où je vais essayer de me remettre à la trompette (ça fait longtemps) avant que Céline une pote de Bordeaux me rejoigne le 15. Vivement la douche de demain et le retour à une petite vie peinard de citadin à Quito !

lundi 29 septembre 2014

Cuzco - Lima - Huaraz

Finalement je suis resté quasi une semaine à Cuzco. J'ai pas vraiment rencontré de groupes locaux, j'ai surtout joué avec des voyageurs (dont Toshi un rasta Japonais avec qui j'ai bien sympathisé) dans la rue et à l'hotel oú on était. J'ai continué mes visites de trucs archéologiques, vraiment surprenant et intéressants !
Voilà quelques exemples :
 Dans la ville de Cuzco, on peut voir des murs (toujours en place ou reconstruits) faits avec des pierres énormes et irrégulières, on se demande bien comment ils faisaient.

Juste au dessus de la ville, un grand site offre encore des murs énormes (ici les pierres peuvent faire trois mètres de haut). avec une organisation bizarre.


Un site un peu plus loin, qui était vraissemblablement le site des bains des nobles incas.

une petite fleur très jolie qui grimpait sur un petit mur tout aussi joli

Voilà pour Cuzco. Au bout d'un moment je commençais à me faire chier du coup j'ai pris un bus pour Lima. Après 24h de route dont 2 d'embouteillage au milieu de la montagne (gros accident), dont 5h au milieu de montagnes magnifiques, dont une bonne nuit de sommeil à côté de mon voisin qui sentait la bonne vielle gnole et qui rotait des odeurs à faire gerber tout ceux qui aiment pas les virages, puis dans un brouillard épais avant d'arriver à Lima, me voilà dans la capitale.

J'y ai bien mangé avec un américain rencontré là-bas en sortant du bus. Lima est vraiment un bon coin pour la gastronomie. Un bon Ceviche (poisson cuit dans du jus de citron) ça requinque bien. Mais je me suis pas attardé à Lima car il faisait vraiment moche et j'avais pas envie de perdre mon acclimatation à l'altitude.

Du coup deux jour après, direction Huaraz, au pied de la cordillère blanche (à cause de ses somments enneigés, et de ses glaciers énormes), où je suis depuis presque une semaine. Après deux jours de recherche de cartes, de location de matos, de bons petits repas avec un groupe de français rencontrés à l'hotel, j'étais prèt à faire une bonne rando. On est parti à deux (moi et Pauline une française rencontrée ici et bien motivée pour marcher aussi) se faire un treck dans la vallée de Santa Cruz. Comme pour tout mes trecks dans cette partie du monde, j'en ai encore pris plein les mirettes. Ces montagnes sont vraiment hallucinantes : des glaciers énormes dès que l'altitude est supérieure à 5000m, et à 50m à vol d'oiseau, des forêts tropicales, des lagunes d'altitudes oú plongent des glaciers, des cascades immenses en veux-tu en voilà, surtout après une nuit de pluie... bref une rando que je suis pas prêt d'oublier. Je vous met quelques photos :

 Sur la route pour nous rendre à Vacqueria, le point de départ de la rando. les nuages qui cachent les pointes deplus hauts sommets nous nargueront pendant les quatre jours de rando. mais c'est d'autant plus beau quand une brève éclaircie de quelques secondes découvre ces impressionants pics.
 deuxième jour de la rando : le passage du col de Punta Union à 4750m. y'avait déja de la neige fraiche à cette altitude, du coup c'était pas vraiment possible de monter plus haut (il m'aurait fallu des connaissance en andinisme, du matos, guides...) Mais c'est déjà pas mal non ?
 Réveil à 4000m d'altitude, surplombé par un pic 2000m plus haut. Dans ce genre de décors, c'est pas les cuisses qui forcent le plus, mais la nuque tellement tu peux pas baisser les yeux

Un beau glacier qui fondait dans sa lagune au pied du mont alpamayo. Les bruits qui viennent du glacier à cet endroit sont vraiment impressionnants. c'est un peu comme le tonnerre mais en plus sec, et parfois ces bruits sont assez puissants. mais il a beau faire du bruit, le glacier ne bouge pas.
 Petit apperçu de la végétation andine (à 4000 et quelques, y'a déjà de la forêt tropicale !).
petite cascade (le tout doit faire 200 ou 300m de dénivelé)

J'ai pas pris de photos d'oiseaux (mon portable n'est pas trop adapté), mais qu'est-ce qu'on a vu comme variété d'oiseaux, dans les forêts et dans les marécages : petits passeraux, échassiers, pics, canards, rapaces... c'était superbe ! Je vais faire un tour à la bibliothèque cet aprèm avec les photos de pauline pour en apprendre un peu plus sur ces oiseaux, et sur certains arbres.

Une autre curiosité un peu plus morbide : les traces des carastrophes d'effondrement de montagne. En effet, ici un tremblement de terre peut avoir des conséquences énormes : un bloc de glace se décroche, fait une chute de plus de 1000m quasi à la verticale, provoque un petit raz de marée dans une lagune, brise le contrefort de la lagune, puis cést des millions de m3 d'eau, rochers, glace... qui dévalent la vallée à toute allure (la pente aidant) rasant tout sur son passage. Le dernier gros épisode (1970) a fait 70 000 victimes et a réduit à néant plusieurs villes et villages.

Mais bon ici à huaraz on est tranquille.

Suite du programme : Nord du pérou une semaine de plus puis équateur

lundi 15 septembre 2014

Titicaca - Cuzco

Tout d'abord un peu de pub et de soutirage d'argent pour notre projet de tour de l'amérique en fanfare. Vous pouvez contribuer à hauteur de votre considération pour notre projet et ça se passe ici : http://fr.ulule.com/fanfare-ahsisisi/

Sinon, ben le voyage continue. Je suis parti de Sucre je sais plus trop quel jour pour arriver le lendemain après midi sur l'île du soleil sur le lac Titicaca. Ce grand lac à quasi 4000m d'altitude est de toute beauté. L'eau y est assez claire (et froide !), les ciels étoilés avec les chaines de montagnes blanches en fond frappés par des gros orages sont des moments magiques.
J'ai aussi vu le coucher et le lever du soleil avec des copains français de Lille rencontrés en chemin. D'un point de vue histoire/archéologie, le lieu est bien chargé : selon la légende la plus répendue, c'est d'ici que viennent le premier roi et la première reine incas, enfants du dieu soleil. Du coup y'a un grand temple du soleil, et des trucs plus petits un peu partout sur l'ile. Côté pratiques agricoles ancestrales c'est impressionnant aussi : avec nos terasses ardèchoises on peut retourner se coucher. Les incas, en fabricaient de bien plus grandes, parfois ornementées, et surtout y'en a partout. dans certains endroits, on ne peut pas voir un pan de montagne qui n'est pas recouvert de terrasses.

Bref un belle étape, d'autant qu'on y mange de la bonne truite (ça faisait bien longtemps que j'avais pas mangé de poisson !). et la vie tranquillou d'une île sans voiture, où les gens passent une bonne partie de leur temps dans les champs ou au bord de l'eau est bien ressourçante.

Après ça, j'ai pris un bus pour Cuzco, oú je sui depuis trois jours. ça me plait pas mal et je pense y rester pour faire de la trompette. Cette ville regorge de musiciens de tous genres (la manne touristique de la proximité du macchu picchu et autres merveilles incas rempli les bars avec musique en live). j'ai pas mal fait la fête avec des touristes venus de tous les pays, j'ai visité des musées, dont un sur toutes sortes de choses d'incas passionnant, je me suis baladé dans la ville, qui vaut bien le coup d'oeuil, et j'ai randonné un peu pour aller voir les autres trucs incas autour de la ville.

Voilà, pour la suite du programme, j'ai encore rien décidé, ça dépend surtout de la fiabilité des contacts que je noue ici.

mardi 9 septembre 2014

Sucre et cratère de Maragua

Bon je vais faire bref car je viens de passer 3h sur internet ça suffit :

Après être arrivé à Sucre mercredi dernier, j'ai apris jeudi que finallement mon groupe de musique de Potosi avait annulé sa venue. Je sais pas pourquoi, mais ça m'a tout d'un coup donné envie d'aller marcher dans la montagne. Je me suis alors payé un beau trekk de touriste de 4 jours, avec un groupe boliviano-franco-belgo-alemano-australiano-canado-ricano de 11 touristes et guides. C'était dans et autour du cratère de maragua. Pour changer, pas de photos, mais pour vous donner une idée, y'en a là.
C'était vraiment  bon, autant pour la qualité de l'acceuil, de l'organisation, repas  (mmmh), des rencontres avec les guides et les autres touristes, que pour la beauté des paysages et les attractions genres traces de dinausaures fossiles ou peintures rupestre.
(Fin de l'espace publicitaire)

Avant ça je me suis fait des visites de trucs dans Sucre : musée sur l'histoire, l'archéologie, beaux trucs de religions, tour eiffel. Côté histoire ça ressemble pas mal à l'argentine de mon point de vue français (boutons donc cet empire espagnol hors de nos terres), plus des trucs qui expliquent un peu le folkore local. Côté archéologie c'est surtout les civilisations pré-incas et incas : momies de bébés bien glauques, poteries pinturés, petites sculptures, armes de guerre que t'as pas envie de t'en prendre une dans ta face etc...
J'ai aussi fait la visite approfondie d'un bar avec un belge et une française rencontrés à l'hostel. Discussions philosophico-ethiliques sur la nature des relations homme-femmes dans la société française et dans la société bolivienne. Ce genre de discussion en français ne m'avait pas trop manqué !
A part ça pas grand chose. Au programme : les bords du lac titicaca puis une bonne grosse rando bien hard au pérou qu'on m'a recommandé. Peut-être un arrêt à Cuzco ou Lima ou autre pour me faire un peu de trompette inch'allah (pardon pour l'orthographe).

lundi 1 septembre 2014

Potosi (Ch'uTillo)

Mon séjour à Potosi touche à sa fin (et quelle fin !). En effet j'avais prolongé ce séjour pour pouvoir prendre part à la fête de Ch'uTillo (ou fête de San Bartolomé pour les férus de célébrations de saints, nombreux en cette contrée).

Mais commençons par ce qui a précedé : comme promis une semaine de repos, entre bains dans les eaux thermales (très agréables !), journée glande à flaner en ville, à faire des siestes, regarder des trucs débiles à la télé dans ma chambre (autant déjà en france je trouvais la télé débile, mais ici c'est pire : sur la cinquantaine de chaines du cable, la majorité du temps on trouve pas un seul documentaire... que des films pour la plupart d'action, des séries, des "divertissements" vantant les mérites de la chirurgie esthétique... et les infos, qui sont assez diverses : tout un panel entre la chaine étatique plutôt de gauche et les fox news et autres CNN). Et tout les soirs une répét avec Invasion Tropical.

Les choses intéressantes ont commencé jeudi matin : rendez-vous à 8h30 pour aller jouer dans la campagne pour une fête de village. Départ à 11h (j'aurai pu dormir 2h30 de plus...) en minibus, pour la fête de saint augustin, dans un village suffisament petit pour ne pas avoir de nom : une église et une maison, entourées de champs, et d'autres mini-hameaux : très charmant !


Après nous être fait offrir une bonne soupe, on a joué à peu près toute la journée, sur une petite place entourée de grands eucalyptus et autres arbres aux nom kechuas imprononçables, et en déambulant pour des mini-processions entre les murets ancestraux qui délimitent les parcelles de pâtures. Ce fut une bien belle journée ! Une bonne mise en bouche avant la préparation et la participation à la fête de Ch'uTillo

À peine la nuit tombée, retour à Potosi pour l'ultime entrainement avec la fraternité de danseurs et danseuses pour le grand défilé de samedi aprèm.
D'abord je vous explique comment ça fonctionne : une fraternité (par exemple une fondation liée à un collège, une université ou un hôpital) fonde un groupe de danse spécialisé dans une danse locale (caporales, diablada, tobas, potolos, tinku, morenada ou autre). Cette fraternité fait ensuite appel à un groupe de musique pour animer son défilé. Quelques jours avant le jour J (vendredi ou samedi de Ch'uTillo), cette fraternité défile avec le groupe pour s'entraîner (ou pas), en géneral de nuit et pas trop costumés, puis le jour J, les musiciens défilent précédés (et parfois suivis) des danseurs qui les embauchent. ça se traduit à chaque fois par un défilé de 3-4-5h à jouer le même theme et ses variations, en gros t'es content quand ça se termine ! (compris ?).

Du coup :
  • jeudi soir entraînement dans les rues avec deux fraternités de diablada (une devant une derrière).
  • Vendredi aprèm défilé avec une fraternité de Potolos (la danse bien locale, les danseurs et danseuses ont des costumes traditionnels d'indiens).
  • Samedi matin défilé avec une fraternité de tobas (danseurs et danseuses aux costumes faits d'oiseaux empaillés de têtes de morts et de trucs qui brillent)
  • Samedi aprèm défilé avec une fraternité de diablada (danseurs et danseuses déguisés en diables et diablesses sexy)
Dimanche repos, et rendez-vous au repaire de la bande pour récupérer notre dû (ici les musiciens ne jouent pas pour des cacahuates), ce qui m'a remboursé la moitié de mon séjour de deux semaines pachatesques.

Quelques photos :
Ma tronche devant le cerro Rico, un de plus gros (ex)-gisement d'argent au monde, mais aussi la tombe de millers d'ex-mineurs

La fanfare "invasion Tropical" en pleine action avec des danseurs de Tobas (pas très costumés cette fois)


Encore ma tronche avec un danseur de Tobas (bien costumé cette fois)

Et encore moi bien entouré par les diablesse danseuses de diablada


Suite du programme, je vais à Sucre, grande ville un peu au nord, où mon groupe devrait jouer le week-end prochain, puis je me dirige vers le Pérou. J'aimerai bien voir un peu plus de la bolivie, mais tous les touristes que j'ai rencontré m'ont conseillé d'accélerer et de garder plus de temps pour le pérou (des fois faut faire des choix difficiles dans la vie).